Irak: les manoeuvres diplomatico-militaires américaines se poursuivent

Nul ne sait ce qui s’est dit lors de la réunion de la cellule de sécurité intérieure qui s’est tenue ce lundi 16 juin dans la soirée à la Maison Blanche, mais le département d’Etat à la Défense a donné quelques précisions sur les renforts américains dans le golfe Persique. À Vienne, en marge des négociations sur le nucléaire, des « discussions » ont eu lieu sur ce sujet avec les Iraniens.

Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio

Dans le golfe Persique, le dispositif américain se renforce. Le navire de guerre USS Mesa Verde vient d’arriver, c’est un bateau qui peut transporter 800 marines. Ce bâtiment complète un dispositif déjà composé du porte-avions géant George Bush, d’un destroyer et d’un croiseur lance-missile. Le département de la Défense explique que ces navires sont prêts à évacuer les ressortissants américains si cela devient nécessaire. Par ailleurs, une équipe de sécurité de 275 hommes est arrivée à l’ambassade américaine à Bagdad. Ces forces spéciales viennent, selon la Maison Blanche « protéger la représentation diplomatique », qui compte plus de 5 000 personnes.

Un dispositif se met donc en place dans le golfe Persique, et des discussions sont en cours avec les voisins de l’Irak. La Maison Blanche confirme l’éventuelle coopération avec Téhéran. Une coopération politique. Des consultations ont en effet eu lieu en marge des négociations de Vienne sur le nucléaire iranien. Mais il ne s’agit pas de coopération militaire.

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« Pour être clair, confirme Jen Paksi, porte-parole du secrétaire d’Etat John Kerry, nous ne parlons pas de coopération militaire ou de coordination militaire, mais nous contactons les Iraniens, pour discuter avec eux, comme nous discutons avec les autres pays de la région.» La question irakienne semble donc suffisamment sérieuse pour occulter les points de divergence entre les deux pays. « Il y a des sujets sur lesquels nous sommes en complet désaccord avec l’Iran, poursuit-elle, comme les violations des droits de l’homme, leur soutien au terrorisme, le rôle qu’ils jouent en Syrie, etc. (Mais) nous souhaitons discuter, car nous sommes inquiets de la montée du terrorisme en Irak, nous sommes préoccupés par ce que nous voyons sur le terrain, par la situation sécuritaire. »

Le président des Etats-Unis l’a expliqué la semaine dernière, il ne prendra pas de décision dans la précipitation, et on ne sait pas encore quelle est sa stratégie.Des experts militaires qui ont servi en Irak se succèdent sur les plateaux de télévision pour livrer des analyses divergentes. Certains pressent Barack Obama d’agir, et de procéder à des attaques de drones au plus vite. D’autres expliquent qu’il faut d’abord envoyer des forces spéciales pour baliser le terrain et frapper plus tard efficacement. L’opinion publique américaine est elle aussi divisée, entre ceux qui voient la menace terroriste se rapprocher des Etats-Unis en cas d’inaction, et les autres qui ne veulent pas d’une intervention en Irak, quelle qu’elle soit.

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