Avec notre correspondante dans la région, Murielle Paradon
Ce fut une prestation très solennelle sur tapis rouge et sur fond de drapeau palestinien. Chaque ministre est venu prêter serment, l’un après l’autre devant Mahmoud Abbas le président de l’Autorité palestinienne.
Ils sont dix-sept ministres, tous des technocrates mais pour la plupart tout de même proches du Fatah. Plusieurs ministres sont originaires de Gaza et n’ont pas pu se rendre à Ramallah, empêchés par les autorités israéliennes.
Mahmoud Abbas a ensuite annoncé la fin des divisions palestiniennes dans un message enregistré à la télévision. Le Hamas, frère ennemi du Fatah, a, à son tour, salué ce gouvernement d’unité.
Sept ans d'attente pour un gouvernement d'union
Un coup politique qui n’était pas gagné d’avance car une demi-heure avant la cérémonie, le Hamas a menacé de ne pas soutenir le gouvernement à cause de divisions sur l’existence d’un ministère des prisonniers, divisions apparemment aplanies.
Cela fait sept ans que les Palestiniens attendaient ce gouvernement d’union. Et Benyamin Netanyahu, le premier ministre, a d'ores et déjà condamné ce gouvernement affirmant qu’il ne « ne va pas renforcer la paix mais le terrorisme ».
REPORTAGE
Avec notre correspondant à Ramallah, Nicolas Ropert
Tour à tour, les ministres s'approchent et jurent de servir le nouveau gouvernement palestinien. Après d'ultimes négociations, le Hamas, le parti islamiste qui contrôle la Bande de Gaza a décidé de soutenir le gouvernement de consensus. Une nouvelle qui réjouit Hanan Ashrawi, députée palestinienne : « C'est un gouvernement d'union nationale soutenu par tout le monde. Mais ce n'est pas un gouvernement politique. C'est un gouvernement de professionnels avec des personnalités professionnelles. N'importe qui qui a un sens commun peut voir que c'est un début afin de faire avancer les choses ».
La mission de ces 17 ministres sera de gérer les affaires courantes et d'organiser des élections présidentielles et législatives dans les 6 mois qui viennent. Khaoula al-Chakhchir, nouvelle ministre de l'Education : « Je suis fière de faire partie de ce gouvernement palestinien. C'est un premier pardon entre les deux parties palestiniennes. Je suis heureux que tout soit arrangé. Et maintenant nous devons nous mettre au travail ».
Les dernières élections législatives s'étaient déroulées en 2006 et avaient vu la victoire du Hamas.