Avec notre envoyé spécial à Damas, Daniel Vallot
Homme d’affaires avisé, ancien ministre au début des années 2000, Hassan al-Nouri fait partie de cette opposition tolérée qui a accepté de jouer le jeu électoral. Pas question donc pour lui de se montrer trop vindicatif à l’encontre de Bachar al-Assad :
« Il dirige l'armée de façon très efficace et il est quasiment en train de gagner la bataille sur le terrain. Donc nous parlons de quelqu'un qui a géré la situation de façon agressive, mais avec sagesse. Je ne peux pas m'opposer à sa façon de lutter contre le terrorisme. »
«Mauvaise politique économique»
Malgré ce discours plutôt flatteur pour son adversaire, Hassan al-Nouri se défend d’être un candidat fantoche. Pour lui, Bachar al-Assad a commis des erreurs, mais uniquement sur les questions économiques :
« Je pense qu’il n’a pas choisi le bon modèle économique. Il a été très mal conseillé et les résultats n’ont pas été bons du tout pour l’économie. Sa réforme de l’administration a été elle aussi très mauvaise et elle a créé de la corruption. »
Au cours de notre entretien, Hassan al-Nouri n’aura eu de cesse de répéter que sa candidature est une candidature réelle, qu’il ne s’agit pas de jouer les faire-valoirs. Mais il reconnaît n’avoir aucune chance de l’emporter mardi, et ne s’inquiète même pas de savoir combien de voix il parviendra à réunir sur son nom, à l’issue du vote.
Un haut cadre iranien des Gardiens de la Révolution tué sur le terrain
Abdollah Iskandari, un commandant des Gardiens de la Révolution, armée d'élite du régime iranien, a été tué en Syrie. Ni les circonstances de sa mort ni les détails sur son rôle dans la guerre syrienne n'ont été révélés. Téhéran qui a toujours nié son implication dans le conflit syrien n’a pas encore réagi à cette information. Sur internet, le Front al-Nosra revendique son assassinat.
Sur son compte Twitter, le groupe jihadiste publie des photos de la dépouille du commandant iranien. Une tête plantée sur une pique est présentée comme celle de Abdollah Iskandari. L’image est accompagnée d’un commentaire : « Nous n’avons même pas cherché à discuter avec ce porc, nous l’avons directement décapité. »
Pas de réaction à Téhéran
C’est également le Front al-Nosra qui donne des détails quant à la présence de ce chef militaire iranien dans la région de Hama en Syrie. Dans cette région se trouve un lieu saint chiite et ce commandant des Gardiens de la Révolution serait mort en le défendant.
En Iran, pas de commentaires officiels, seule l’agence d’information Fars réputée proche des autorités iraniennes annonce les funérailles du militaire. Certains sites d’informations iraniens annonce d’ailleurs que ce militaire était en fait en pèlerinage dans la région de Hama.
Jusqu’à présent, Téhéran a toujours démenti avoir envoyé des troupes pour soutenir Damas. Les quelques Iraniens tués au combat en Syrie seraient tous des volontaires partis par leur propres moyens.