Avec notre envoyée spéciale à Jérusalem
Il s’agit du premier voyage « à risques » du pape François. Impossible en effet d’échapper à la dimension politique de ce déplacement présenté avant tout comme un pèlerinage. Toutefois, en plaçant cette visite sous le signe de l’unité du monde chrétien et de la rencontre entre les religions, François désamorce l’instrumentalisation politique et joue la carte de l’apaisement dans une région enlisée dans des tensions sans fin.
Venir marquer le cinquantième anniversaire du baiser de paix historique à Jérusalem entre le pape Paul VI et le patriarche Athénagoras de Constantinople, c’est non seulement donner un nouvel élan à l’œcuménisme, mais au-delà signifier à tous que les conflits de l’histoire sont surmontables.
Cette visite du pape à Amman, à Bethléem et à Jérusalem, représente une bouffée d'oxygène et d’espoir pour les chrétiens israéliens et des Territoires palestiniens, même si pour des raisons de sécurité, beaucoup seront empêchés de voir le pape. Le mur de séparation qui entrave la liberté de mouvement, le chômage, l’islamisation des sociétés de la région et la montée de l’extrémisme religieux juif, autant de sujets d’inquiétude pour les petites églises chrétiennes de Terre sainte dont les responsables doivent plus que jamais apprendre à surmonter leurs divisions du passé.
Au cours ce ce voyage , le pape prononcera une dizaine de discours et d’homélies. Avec ce langage du cœur qui est devenu sa marque, François devrait plaider en faveur de l’unité au Proche-Orient et de cette fraternité nécessaire à tous, juifs, chrétiens et musulmans, qui passe à la fois par la raison et le cœur.