Syrie: aux Etats-Unis, l'opposition syrienne réclame des armes «efficaces»

Le chef de l’opposition syrienne « modérée » Ahmad Jarba est à Washington, alors que les Etats-Unis viennent d’accorder un statut diplomatique à la représentation de son mouvement, la Coalition de l’opposition syrienne. Ahmad Jarba a très clairement demandé aux Américains la livraison d’armes « efficaces », livraison jusqu'ici refusée par la Maison Blanche et le Congrès.

Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio

« Nous avons besoin d’armes efficaces pour changer le rapport de force sur le terrain en Syrie » ; Ahmad Jarba a fait cette déclaration à la tribune de l’Institut pour la paix à Washington. L'homme est cependant conscient de la méfiance inspirée par les mouvements de l’opposition syrienne dans l’opinion publique américaine : « Je suis là pour vous convaincre, pour vous aider à comprendre ce que nous vivons, a-t-il expliqué à l’assistance, nous combattons un régime qui reçoit le soutien militaire de la Russie, et l’aide de mercenaires iraniens, alors que nous combattons dans des conditions épouvantables, et sous les bombardements. »

Un long plaidoyer

Ahmad Jarba, qui qualifie de « farce » l’élection présidentielle à venir dans son pays, a comparé le régime en place en Syrie à la Corée du Nord. Malgré ce long plaidoyer, le département d’Etat est resté sur sa position : « Il n’est pas question pour l’instant de livrer des armes létales à l’opposition syrienne », a répété la porte-parole de John Kerry.
Ahmad Jarba va sans doute réitérer sa requête cet après-midi, lors du rendez-vous prévu avec le secrétaire d’Etat, et dans les jours qui viennent lors de sa rencontre avec Barack Obama.

Sur place, l'évacuation de Homs face aux difficultés

Sur place, en Syrie, l’évacuation des habitants et des rebelles de la vieille ville de Homs, assiégés depuis deux ans, a été interrompue quelque temps. Cette évacuation faisant suite à un accord entre Damas et l’insurrection, elle était soumise à conditions. Le régime de Bachar el-Assad s’était effectivement engagé à permettre cette évacuation mais il exigeait des contreparties des rebelles. Omar Abu Youssef, un militant contacté sur place par RFI indiquait que l’opération d’évacuation avait été « interrompue parce ce que le régime s’était engagé à permettre cette évacuation seulement si les rebelles levaient un blocus imposé à deux villages où sont retranchés des soldats loyalistes. »

De son côté, le gouverneur pro-régime de la province a affirmé à l'AFP ce jeudi 8 mai au matin qu'au moins 80% des rebelles avaient quitté la cité de Homs en précisant que l'évacuation devrait s'achever ce même jour. Au terme de l'accord - inédit - entre rebelles et militaires pro-régime, c'est l'armée régulière qui doit reprendre le contrôle du Vieux Homs. A la mi-journée, selon le gouverneur Talal al-Barazi, les derniers rebelles semblaient sur le point de quitter la vieille ville de Homs.  

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