Les deux groupes extrémistes poursuivent le même objectif : la chute du régime de Bachar el-Assad. Ils revendiquent également la même filiation : al-Qaïda. Al-Nosra est né en Syrie, l'Etat islamique en Irak, lui, est né en Irak, ce n'est qu'ensuite qu'il a décidé d'intervenir aussi en Syrie, d'où l'adjonction du terme « et au Levant » dans son sigle (EIIL).
Les deux mouvements se livrent un combat sans merci pour le contrôle de places fortes, de villes et de villages dans le nord de la Syrie notamment. Une lutte sanglante qui s'est soldée par des milliers de morts depuis janvier dernier. Bachar el-Assad évidemment se frottent les mains : plus ses ennemis sont divisés et se battent entre eux, plus son régime se porte mieux.
Le chef d'al-Qaïda vient de trancher entre les deux frères ennemis. Il a appelé Al-Nosra « à se consacrer au combat contre les ennemis de l'islam, en l'occurrence les baassistes », les partisans du parti Baas, au pouvoir en Syrie. Il s'est également de nouveau adressé directement au chef de l'Etat islamique en Irak et au Levant, Abou Bakr al-Baghdadi, avec cette injonction : « consacrez-vous à l'Irak, même si cela vous semble injuste, pour que cesse cette boucherie entre vous en Syrie. »
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Auparavant, le chef d'al-Qaïda avait officiellement intronisé al-Nosra comme la branche officielle d'al-Qaïda en Syrie. Ce n'est pas la première fois que le chef d'al-Qaïda redéfini les tâches et les champs d'action de chacun. L'avenir nous dira si cette fois il sera entendu.
Cessez-le-feu de 24 heures à Homs
Un cessez-le-feu d'une durée de 24 heures est entré en vigueur ce vendredi dans la vieille ville de Homs, afin de permettre aux rebelles assiégés d'évacuer leur dernier bastion dans cette métropole du centre de la Syrie.
En février dernier une trêve de ce type avait déjà été conclue. Elle avait permis notamment à des centaines de civils d'être évacués de Homs. Elle avait été conclue sous l'égide des Nations unies et du Croissant-Rouge. Des vivres et des médicaments avaient également pu parvenir à l'époque dans la zone assiégée.
Cette fois, en principe, ce sont près de 1 200 insurgés qui pourront quitter les ruines de la vieille ville qu'ils tenaient jusque-là. Si ce retrait se déroule sans encombre, une poignée de rebelles ne contrôlera plus qu'un seul des quartiers résidentiels de Homs. Ils ne pourront pas tenir une éternité face à l'armée syrienne qui est déterminée à prendre lHoms. Ces hommes sont pratiquement à court de munitions et complètement encerclés. Homs est une ville stratégique, mais aussi déjà une ville martyre. Plus de deux ans de siège impitoyable ont fait des dizaines de milliers de victimes civiles.