Toutes ces violences interviennent au lendemain du dépôt officiel de la candidature de Bachar el-Assad pour un mandat présidentiel de sept ans. Le président syrien a annoncé la date des prochaines élections présidentielles pour le 3 juin prochain. Pour l'opposition c'est une tragique mascarade. En raison de la guerre, au mieux (les chiffres sont discutables), seul un Syrien sur trois pourrait voter s’il le voulait, ce qui est loin d’être le cas. Dix candidats ont annoncé leur intention de se présenter, mais cela ne fait aucun mystère qu'ils s'agit bien là d'alliés du régime. Leur rôle étant uniquement de tenter de légitimer une élection surréaliste.
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C'est ce qui pourrait expliquer qu'une voiture piégée ait explosé à Homs dans un quartier alaouite, autrement dit de même appartenance religieuse que le clan des Assad. Le véhicule était garé à proximité d'un rond-point très fréquenté aux heures de pointe dans le quartier de Zahra. Dix minutes plus tard, au même endroit, un autre obus fait un carnage parmi les gens qui venaient au secours des victimes.
A Damas en revanche, quatre obus se sont écrasés sur un institut d'études religieuses. Une quinzaine d'adolescents ont péri et l'on compte au moins une centaine de blessés.
L’OIAC va enquêter sur l’usage de chlore
La Syrie a-t-elle utilisé du chlore pour des bombardements contre des zones rebelles ? Français et Américains ont récemment annoncé avoir recueilli des « élements » semblant accréditer un nouvel usage d'un gaz toxique par le régime de Bachar el-Assad.
L'Organisation pour l'Interdiction des armes chimiques (OIAC) a annoncé ce mardi l'envoi en Syrie d'une mission. Selon nos informations, la mission sera composée d'une dizaine de personnes : chimistes, médecins ou experts en munitions attendus en Syrie en milieu de semaine. L'OIAC parle d'une mission « périlleuse » devant la mener en zone de combats où du chlore aurait été utilisé ces dernières semaines.
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L'OIAC se saisit donc de ce nouveau dossier alors qu'elle travaille depuis plusieurs mois à la destruction de l'arsenal chimique syrien. Le chlore ne figure pas sur la liste des produits que le régime de Bachar el-Assad s'est engagé à éliminer car il n'a jamais fait partie du programme d'armements chimique de Damas. Cela dit, les textes internationaux sont très clairs : ils interdisent l'usage de n'importe quelle substance chimique à des fins militaires.
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La nouvelle mission de l'OIAC consistera donc à déterminer si oui ou non, du chlore a été incorporé de façon artisanale à des barils d'explosifs largués par des hélicoptères de l'armée régulière, comme l'affirme l'opposition syrienne en exil.