Avec notre correspondant à Téhéran, Siavosh GHAZI
La hausse des prix des carburants, en Iran, varie entre 45 et 75% selon les produits, alors le président Rohani et les membres de son gouvernement avaient expliqué que la hausse des prix serait modérée. Cette hausse a provoqué une grande surprise.
« On s'attendait mais pas à une hausse aussi forte, estime Behnam, un jeune chauffeur de taxi. On avait parlé de 20 à 25% de hausse mais là c'est plutôt 35 à 40%. Quand l'essence augmente, le prix du taxi augmente et certains de nos clients viennent des classes populaires et ils ne peuvent supporter une hausse importante des prix d'un seul coup. »
La hausse des carburants s'ajoute à celle du gaz et de l’électricité, annoncées il y a deux mois. Avant même que cette dernière hausse soit annoncée, les prix des produits de consommation courantes ont commencé à s'envoler.
« Chaque produit a augmenté entre 30 et 35%, le riz, l'huile, explique Abdollah, vendeur dans un petit magasin du nord de Téhéran. Chaque société qui nous apporte ses produits dit qu'il y a 35% à 40% d'augmentation des prix. Notre président avait dit que la hausse serait modérée mais elle est très forte et chaque jour les prix augmente encore. Pour les personnes faibles c'est devenu c'est dure. »
La hausse des prix des carburants risque en effet de mécontenter la population et en particulier les plus pauvres et d'affaiblir politiquement le président Rohani. L’inflation qui atteignait les 32% avant ces annonces touche de plein fouet les plus défavorisés. D'ailleurs, les conservateurs n'ont pas manqué de critiquer le président et son gouvernement en les accusant d'être incapables de faire baisser les prix.