Avec notre correspondant à New York, Karim Lebhour
Les images présentées au Conseil de sécurité sont difficilement soutenables. Des corps atrocement mutilés. Le photographe militaire, qui a fait défection, avait pour nom de code César. Il travaillait pour la police militaire syrienne. Il était chargé de photographier les corps des détenus torturés. Quatre à cinq clichés par cadavre. 55 000 photos en tout.
David Crane, ancien procureur du tribunal pour la Sierra Leone a été chargé d’authentifier ces clichés. « C’est très rare pour nous d’avoir ce genre de preuves, explique-t-il. Ce sont des preuves directes et au-delà du doute raisonnable de crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis par le régime Assad ».
En montrant ce rapport, l’ambassadeur français Gérard Araud veut convaincre le Conseil de sécurité de saisir la Cour pénale internationale : « Il se passe de telles atrocités en Syrie que même si nous ne sommes pas d’accord, nous devons au moins nous retrouver sur un thème simple : les criminels doivent être conduits, présentés à la justice. Nous pensons donc que les 15 membres du Conseil de sécurité devraient accepter que la situation en Syrie soit déférée à la Cour pénale internationale ».
Après la présentation les membres du Conseil sont restés silencieux pendant un long moment. Mais le représentant russe a rapidement laissé entendre que Moscou mettra probablement son veto à un déferrement à la CPI.