C'est une liste dont le contenu reste pour l'instant secret, un document dans lequel la Commission d'enquête de l'ONU, formée en 2011, inscrit patiemment les noms des personnes suspectées de crimes contre l'humanité et de crime de guerre en Syrie. Le Brésilien Paulo Pinheiro, qui dirige la commission, a confirmé ce mardi que cette liste continuait de s'allonger.
Aux côtés des noms de responsables du régime de Bachar el-Assad, figurent également ceux de membres des groupes rebelles radicaux. Du côté du régime, on trouve par exemple des chefs de centres de torture et de détention ou des militaires qui participent au bombardement de zones civiles à l'aide de barils d'explosifs. Côté rébellion, la liste mentionne les auteurs présumés d'exécutions sommaires. Dans son dernier rapport, la Commission d'enquête détaille ainsi les nombreuses exécutions de prisonniers attribuées à l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL), le plus radical des groupes jihadistes combattant en Syrie.
Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, exprime régulièrement son souhait de voir la Cour pénale internationale enquêter sur les crimes en Syrie. Mais ce scénario aujourd'hui totalement bloqué par les divisions au sein du Conseil de sécurité des Nations unies, où la Russie et la Chine soutiennent fermement le régime de Bachar el-Assad.
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