Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
En 72 heures à peine, c'est le second violent attentat à la voiture piégée qui secoue la frontière turco-syrienne, après l’attaque de jeudi, qui a fait 22 morts près du camp de réfugiés de Bab-el-Salama, face à la ville turque de Kilis. Cette fois, c’est près de l’autre poste frontière - d’une importance vitale pour la rébellion -, Bab-el-Hawa, face à Reyhanli, que les terroristes ont frappé.
Dans le petit village d’Atmeh, près d’un autre camp de réfugiés lui aussi côté syrien, les agresseurs ont une nouvelle fois expressément visé les déplacés et ceux qui leur portent assistance, à savoir quelques organisations humanitaires occidentales gérant le petit hôpital Orient. Parmi la douzaine de victimes figure un médecin dont on ignore la nationalité. De nombreux blessés ont été acheminés vers des hôpitaux turcs pour y être soignés.
La main de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ne fait guère de doute derrière ces deux attentats. Dimanche soir, la Coalition nationale syrienne (CNS) accusait le régime de Bachar el-Assad, qu’elle soupçonne d’instrumentaliser L’EIIL, et dont l’un des principaux objectifs est de couper la rébellion de ses bases arrières en Turquie.