Avec notre correspondante à Riyad, Clarence Rodriguez
Amna était son nom. Agée à peine de 19 ans, elle était étudiante en sciences médicales à l’université du Roi Saoud, université des filles. Cette jeune saoudienne souffrait de problèmes cardiaques depuis l’âge de 4 ans.
Ce dimanche 2 février, elle ressent une forte douleur au bras gauche. Elle décide alors de se rendre à l’infirmerie et appelle son frère. Les urgences de l’hôpital King Faysal sont alertées. Mais l’ambulance est stoppée à l’entrée. Elle ne parvient pas à pénétrer dans l’enceinte de l’université et pour cause, les ambulanciers sont des hommes.
Au nom de la charia, au nom de la non mixité en Arabie Saoudite, personne à la direction de l’université n’a osé prendre la responsabilité de les faire entrer. Une vie est pourtant en jeu. Mais c’est une jeune femme. Trente minutes plus tard lorsque l’ambulance parvient enfin à entrer, Amna succombe à une crise cardiaque.
L’affaire a fait non seulement beaucoup de bruit dans les réseaux sociaux. Mais elle met aussi en émoi une frange de la société saoudienne dite « progressiste » qui pointe du doigt les responsables de l’université du Roi Saoud qui n’ont pas su faire preuve de bon sens avant tout, craignant sans doute une réaction violente de la police religieuse qui pourrait prendre la décision irréversible de fermer cette université pour filles.
Des étudiantes qui non seulement étudient mais trouvent aussi une fenêtre pour fuir un quotidien souvent jalonné de contraintes.