A la frontière syro-turque, des hôpitaux de fortune réparent les mutilés de guerre

Alors que les discussions tendues se poursuivent à Genève, les violences sur le terrain ne baissent pas en intensité. Les rebelles s'entretuent et le régime poursuit ses raids meurtriers. Dans un centre de soins à Reyhanli, en Turquie, près de la frontière syrienne, les blessés ne cessent d’affluer.

Avec notre envoyé spécial à Reyhanli (Turquie), Nicolas Falez

Dans le couloir, on croise un enfant en fauteuil roulant, puis un jeune homme qui avance doucement en s’aidant d’un déambulateur. « Les blessures sont des blessures de guerre. Il y a des patients paralysés à cause de blessures de la moelle, des amputations, des blessures au cerveau, et des fractures, avec ou sans atteintes du système nerveux », explique le docteur Yahia Rahhal, l’un des médecins qui travaillent dans ce centre de 70 lits.

« Ils visent les civils »

Assise sur son lit, Mounira, 36 ans, originaire de Hama, a été grièvement touchée à la jambe il y a un mois, lors du bombardement de son quartier. Deux longues vis métalliques dépassent de la couverture qui cache sa blessure. « Bien sûr que c’était un bombardement intentionnel ! », lance-t-elle. « Ils bombardent des marchés, des boulangeries, des civils, partout. Ils visent les civils pour faire pression sur les combattants de la rébellion. C’est intentionnel. »

La bombe qui a blessé Mounira a tué la fille de son voisin. La mère de famille ne sait pas quand elle quittera le centre de soin, ni si elle retournera alors en Syrie.

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