Des rebelles qui se battent entre eux et non plus contre les forces de Bachar el-Assad. C’est une bonne nouvelle pour le régime de Damas, selon le chercheur Fabrice Balanche, spécialiste de la Syrie : « C’est évidemment une bonne nouvelle puisque cela montre que les rebelles sont incapables d’être unis, se battent entre eux, qu’il n’y a pas vraiment d’Armée syrienne libre capable de lancer des offensives coordonnées contre lui. Par conséquent, cela laisse à la population syrienne le choix entre un régime dictatorial certes mais stable, et une anarchie salafiste de l’autre côté. »
Ce sont les Syriens qui luttent contre le terrorisme
Autre analyse, celle de Wladimir Glasman, ancien diplomate et auteur d'un blog consacré à la Syrie : pour lui les événements de ces derniers jours contredisent le discours officiel du régime de Bachar el-Assad : « L’idée du régime, c’est toujours de se vendre, auprès des Etats occidentaux en particulier, comme étant celui qui est le plus à même de les aider dans ce qui est une préoccupation constante aujourd’hui des démocraties : la lutte contre le terrorisme et en particulier contre le terrorisme islamique. Dans la mesure où ce sont ces groupes-là qui luttent aujourd’hui de manière la plus concrète contre l’Etat islamique, cela démontre que ce n’est pas le régime qui lutte contre ces terroristes mais ce sont les Syriens eux-mêmes. »
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Le régime de Damas est régulièrement accusé d'avoir libéré des jihadistes pour encourager la radicalisation de l'opposition. Par ailleurs, l'un des groupes armés de l'opposition, le Front al-Nosra, annonce qu'il tente d'obtenir un cessez-le-feu entre les différentes factions rebelles.
Genève 2 dans le viseur
Difficile à ce stade de prévoir l’issue de cette bataille entre groupes rebelles. Mais elle se déroule en tout cas en amont de la conférence dite de « Genève 2 » qui doit avoir lieu en Suisse le 22 janvier. Avec toujours un grand point d'interrogation : l'opposition syrienne sera-t-elle présente pour ce rendez-vous ?
La Coalition nationale syrienne est réunie depuis dimanche dernier à Istanbul en Turquie. Les débats ont été houleux et à l'arrivée, toujours pas de décision. Du coup, cette organisation d'opposants en exil se retrouvera le 17 janvier, toujours à Istanbul pour arrêter son choix, sachant que la principale faction au sein de la coalition a déjà dit qu'elle n'irait pas à la réunion de Genève.
Intenses tractations en perspective, donc, alors que l'ONU a déjà envoyé des invitations à une trentaine de pays qui participeront à la conférence de paix du 22 janvier. Conférence à laquelle l'Iran n'est pour l'instant pas convié.