Avecnotre correspondante à Amman,Angélique Ferat,
Abu Hussam et ses 6 enfants louent pour 70 euros par mois un deuxième sous-sol sans fenêtre dans un quartier populaire de la capitale jordanienne. Il ne reçoivent que des coupons de nourriture du HCR. Il n’ont pas reçu de chauffage au gaz, il fait 8° C dans l’unique pièce en pleine journée et l'eau suinte de partout. Lors de la tempête de neige du wekkeend dernier, l`appartement s'est transformé en piscine : « Regardez, l’eau coulait surtout de là au coin, ici aussi, ça arrivait de partout... Dehors, l’eau descendait dans l'escalier comme une cascade. On a épongé comme on pouvait avec des couvertures. »
En dehors d’Amman, à 70 km de là, Oum Mazen vit dans une tente aux abords d'Irbid. Avec les enfants, ils sont douze dans la tente, huit autres familles vivent aussi dans la boue hivernale de ce champ au bord d’une route ; personne n’a de chauffage, il n'y a pas de toilettes, il faut acheter des bidons d'eau pour se laver : « Tous les enfants se plaignent du froid. Qui n’aurait pas froid dans ces conditions. On enroule quatre enfants dans une couverture. La nuit dernière je n’arrivais plus à me réveiller. J’avais fait du feu dans un bidon en fer. et ensuite je me suis sentie mal car Il y avait de la fumée. »
Oum Mazen tient sa fille dans ses bras. Toutes les deux disent regretter leur maison en Syrie. Maram, elle, aimerait bien aller à l'école, « mais on est trop pauvre ; les autres se moquent. Je porte encore les vêtements avec lesquels je suis arrivée il y a un an. »