« L'Administration américaine s'abstiendra de décréter de nouvelles sanctions liées au nucléaire iranien ». La phrase figure noir sur blanc dans l'accord signé le 24 novembre à Genève qui prévoit le gel d'un certain nombre d'activités suspectes de l'Iran, en échange de l'allègement d’une série de sanctions internationales.
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Certes, cet accord intérimaire n'est pas encore formellement entré en application. Mais l'Iran a réagi vivement, jeudi, lorsque le Trésor américain a annoncé qu'il ajoutait de nouveaux noms à sa liste noire d'entreprises et d'individus soupçonnés de commercer illégalement avec l'Iran. Un durcissement des sanctions de fait.
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« Nous examinons la situation et nous aurons une réaction appropriée », a déclaré le négociateur iranien, Abbas Araghchi. La décision américaine peut-elle saper l'accord de Genève avant même qu'il n'ait produit ses premiers effets ? Une délégation iranienne était présente à Vienne, cette semaine, pour des discussions techniques avec les six puissances en charge du dossier nucléaire iranien. Les émissaires sont rentrés jeudi à Téhéran. Une agence de presse iranienne assure qu'il s'agit d'une interruption liée aux nouvelles sanctions américaines.
Kerry assure que les pourparlers vont reprendre
La décision du Trésor américain a également été commentée par la Russie, qui juge par la voix de Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, que « la décision de l'administration américaine va à l'encontre de l'esprit » de l’accord intérimaire signé à Genève.
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John Kerry, en visite en Israël ce vendredi, a pour sa part voulu temporiser. « Nous avons travaillé dur à Vienne, nous avançons, mais je pense qu'il y a un moment dans ce genre de discussions où les gens éprouvent le besoin de consulter et de faire une pause », a-t-il déclaré. « On peut tout à fait s'attendre à ce que les pourparlers se poursuivent dans les jours qui viennent et à ce que nous parvenions à appliquer l'ensemble de ce plan », a par ailleurs assuré le secrétaire d’Etat américain.