Syrie: revirements en série autour de la conférence «Genève 2»

C'est toujours l'incertitude qui domine autour de la conférence dite « Genève 2 » que Moscou et Washington veulent mettre sur pied pour engager le dialogue entre le régime syrien et l'opposition. Hier, jeudi 17 octobre, un responsable du gouvernement syrien annonçait qu'une date avait été fixée pour la conférence, celle du 23 novembre prochain. Affirmation aussitôt démentie par la Russie et les Etats-Unis et pour cause : l’opposition syrienne continue de refuser de siéger à cette conférence dont la tenue reste donc toujours aussi incertaine.

Nations unies, Russie, Etats-Unis : le démenti est venu de toutes parts après la déclaration formulée à Moscou par le vice-Premier ministre syrien. Selon Kadri Djamil, la date de la conférence de paix sur la Syrie, dite « Genève 2 », aurait été fixée aux 23 et 24 novembre prochain. « Nous avons parlé de dates potentielles, a aussitôt réagi Jennifer Psaki, porte-parole du département d’Etat américain, mais rien n'a été arrêté .» « Il ne faut rien anticiper, a surenchéri son homologue russe, d'ailleurs, c'est à l'ONU d'annoncer et de fixer la date de Genève 2. »

Pour les Etats-Unis, comme pour la Russie, l’objectif reste certes d’organiser cette conférence d’ici à la fin du mois de novembre. Mais, à mesure que l’échéance se rapproche, les obstacles qui viennent s’ajouter sur la route de « Genève 2 » semblent se multiplier. Et l’une des difficultés majeures auxquelles se heurtent les parrains de la Conférence, Etats-Unis en tête, réside dans l’attitude du Conseil national syrien (CNS), principale composante de l’opposition syrienne en exil. Pour le chef du CNS, George Sabra, il n’est pas question, dans l’état actuel des choses, de participer aux négociations.

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Double effort diplomatique

Malgré ces difficultés, les Etats-Unis continuent de se dire optimistes quant à la faisabilité de « Genève 2 ». Et John Kerry, le chef de la diplomatie américaine, compte insister auprès des opposants syriens pour leur faire entendre raison. Pour ce faire, le secrétaire d’Etat américain pourra profiter de la réunion des Amis de la Syrie, qui aura lieu mardi 22 octobre, à Londres. John Kerry s’y rendra en personne afin d’exercer une pression maximale sur les membres de l’opposition, mais aussi sur les pays qui la soutiennent - l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie en tête.

Outre les efforts déployés par John Kerry, les prochains jours verront une nouvelle offensive diplomatique de Lakhdar Brahimi, l’émissaire de l’ONU pour la Syrie. Ce dernier entame, ce samedi, en Egypte, une tournée qui l’amènera dans les principaux pays du Moyen-Orient. Des étapes sont ainsi prévues à Damas, mais aussi à Téhéran. Cette double offensive diplomatique, menée parallèlement par les Etats-Unis et par l’ONU a-t-elle une chance d’aboutir ?

Aux yeux des opposants syriens en exil, ces efforts resteront vains tant que la question du maintien au pouvoir de Bachar el-Assad ne sera pas inscrite à l’ordre du jour de la Conférence de paix.

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