Bahreïn : cinquante militants chiites condamnés jusqu'à quinze ans de prison

Au royaume de Bahreïn, une monarchie du Golfe, cinquante militants chiites viennent d'être condamnés à des peines allant jusqu'à quinze ans de prison. Ils ont été reconnus coupables de « recours au terrorisme » et « d'intelligence avec un Etat étranger » pour avoir participé au Collectif du 14 février. Le pays est toujours aux prises avec la contestation qui avait débuté en 2011, lors de la vague des soulèvements arabes.

Les 50 militants étaient jugés pour leur participation au Collectif du 14 février. Une date importante à Bahreïn : celle du début de soulèvement de l'année 2011, écrasé dans le sang un mois plus tard. La particularité du petit royaume réside dans le fait qu'il est dirigé par une dynastie sunnite alors que la majorité de la population est chiite.

Dès lors, chaque mouvement de contestation à Bahreïn est aussitôt soupçonné par le pouvoir en place de collusion avec l'Iran, la puissance chiite située de l'autre côté du golfe Persique.

Les dizaines de militants condamnés ce dimanche 29 septembre n'échappent pas à la règle. Ils ont été reconnus coupable de « recours au terrorisme » et « d'intelligence avec un Etat étranger ». Une partie des accusés ont été jugés par contumace, parmi lesquels un dignitaire religieux chiite irakien, longtemps installé à Bahreïn et que la justice soupçonne d'être le chef spirituel du Collectif du 14 février .

Ces condamnations surviennent dans un climat toujours tendu sur le petit archipel. Il y a encore eu des manifestations ces derniers jours pour dénoncer des arrestations de militants chiites. Les organisations de défense des droits de l'homme estiment que près de 90 personnes ont été tuées depuis 2011 dans les violences politiques à Bahreïn.

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