Ils s’étaient retrouvés pour prier dans la même mosquée, former des rangs unis derrière un seul imam. Musulmans sunnites et chiites, des frères ennemis qui voulaient enterrer la hache de guerre. La réalité les a rattrapés au seuil de leur lieu de culte. L’attentat porte certainement la marque d’al-Qaïda selon Hosham Dawod, chercheur au CNRS basé en Irak. « La stratégie d’al-Qaïda dans la région est une stratégie de chaos. Un coup on attaque les chiites, le lendemain, on attaque les sunnites… ».
Mais pour Hosham Daoud, l’organisation terroriste n’est pas la seule responsable. La crise syrienne qui oppose des sunnites à un pouvoir alaouite chiite a également tendance à déborder. « Ce qui se passe dans la région a des conséquences en Irak. La Syrie est toute proche et il y a six cents kilomètres de frontière commune avec la Syrie. Une population sunnite contre un pouvoir alaouite…» poursuit le chercheur.
Depuis le début de l’année les violences confessionnelles endeuillent quasi-quotidiennement l'Irak. Elles ont fait plus de 4000 victimes et sont les plus sanglantes depuis 2008.