Syrie: les pays du Golfe suspendus à la décision américaine

La Russie a proposé, lundi 9 septembre, de placer sous contrôle international les armes chimiques syriennes, une proposition qui a du reste été favorablement accueillie par la Syrie. Restent, à présent, les faits. Car, pendant ce temps-là, la diplomatie internationale s’agite dans tous les sens et dans l’attente d’un résultat du vote du Congrès américain, les six pays du Golfe favorables à une frappe immédiate en Syrie sont réunis aujourd'hui 10 septembre à Jeddah en Arabie saoudite.

Avec notre correspondante à Riyad, Clarence Rodriguez

Durant cette réunion de Jeddah, les six ministres des Affaires étrangères de ces pétromonarchies vont bien évidemment évoquer la proposition des Russes de placer sous contrôle international les armes chimiques syriennes. Même si l’Arabie saoudite, chef de file du Conseil de coopération du golfe, entretient depuis ces dernières années une relation glaciale avec la Russie, les Saoudiens reconnaissent néanmoins en coulisse que « sans les Russes, le problème syrien ne sera pas réglé ».

Mais pas question de faire gagner du temps à Assad. On comprend mieux pourquoi le prince Bandar, un des principaux acteurs du dossier syrien en Arabie saoudite, après le roi Abdallah, a rencontré Poutine fin août à Moscou. Et plus vite le régime de Bachar el-Assad tombera, plus vite les pays du Golfe se réjouiront de voir la menace de l’Iran, leur bête noire, s’éloigner.

Effervescence

En trois jours, le Conseil de coopération des pays du Golfe s’est réuni deux fois. Le signe d’une certaine impatience, d’une certaine effervescence tant ils sont impatients, il est vrai, de voir la communauté internationale frapper la Syrie une bonne fois pour toute, et vite.

 → A (RE)LIRE : Obama favorable, mais prudent, face à la proposition russe sur la Syrie

C’est en tout cas le message que le chef de la diplomatie saoudienne Saoud al-Fayçal a transmis avec insistance à son homologue américain John Kerry ce week-end à Paris. Un diplomate occidental confiait à RFI hier que les Saoudiens craignaient une « afghanisation » de la situation en Syrie à cause d’une intervention trop tardive.

Bien que les Saoudiens se soient engagés avec le Qatar à financer les frappes et à fournir des armes, il n’empêche que l’Arabie saoudite n’a pas du tout apprécié la reculade de Barak Obama qui doit désormais convaincre le Congrès. Pour les six pays du Golfe, il s’agit là d’une perte de temps.

Partager :