Le PKK annonce l'interruption du retrait de ses combattants de Turquie

Ce lundi 9 septembre, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a annoncé l'interruption du retrait de ses combattants du territoire turc. Le processus avait pourtant été engagé en mai dernier dans le cadre d'un processus de paix avec Ankara. Le PKK accuse les autorités turques d'inaction.

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

C’est le premier accroc sérieux, en tout cas connu et public, dans un ambitieux plan de paix lancé en mai 2013 entre l’Etat turc et la rebellion kurde. Depuis quelques semaines déjà, Cemil Bayik, co-président de l’Union des communautés du Kurdistan, le bras politique du PKK, dénonçait l’immobilisme du gouvernement dans le processus de négociation, citant notamment l’absence de gestes de bonne volonté de la part d’Ankara.

« Irresponsabilité »

Ce matin, logiquement, le PKK annonce donc avoir suspendu ses opérations de retrait du territoire turc, entamées officiellement depuis le 1er juin, pour répondre à l'« irresponsabilité » du gouvernement turc. Le mois dernier,  le Premier ministre Tayyip Erdogan avait, lui aussi, déjà critiqué la lenteur du retrait des militants du PKK, estimant que seuls 20% d’entre eux avaient quitté la Turquie alors que, même si aucun calendrier n’a jamais été rendu public, le leader emprisonné Abdullah Öcalan avait recommandé que ce retrait soit achevé pour le 1er septembre.

« Avancées nécessaires »

Les négociations de paix avec la rebellion, qui demeurent secrètes, ne semblent pas en très bonne voie. Le PKK dit pourtant vouloir maintenir son cessez-le-feu pour laisser au gouvernement l'opportunité de « faire les avancées nécessaires » permettant d'engager la deuxième phase du processus de paix, celle de la négociation politique pour résoudre ce conflit vieux de quarante ans.

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