Intervention en Syrie : la presse allemande critique la volte-face d’Angela Merkel

Les Etats-Unis et la France peuvent désormais se prévaloir du soutien de l'Allemagne. En effet, après avoir dans un premier temps refusé de signer l'appel d'une douzaine de pays du G20 pour une «réponse internationale forte» à la Syrie, la chancelière allemande Angla Merkel, a fait volte-face et a finalement accepté de se joindre à cet appel. Volte-face qui lui vaut les foudres d'une partie de la presse allemande. 

Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut

« Oubliez la diplomatie allemande. Pas d’orientation, pas d’idées, pas de persévérance. Et pas d’explications probantes ». C’est un commentaire au vitriol que le quotidien Tagesspiegel dresse ce dimanche 8 septembre de la politique extérieure de Berlin.

Le journal qualifie de désastre la décision de Berlin de ne pas signer dans un premier temps vendredi la déclaration du G20 appelant à une « réaction internationale forte » après les attaques chimiques commises en Syrie. Une décision qui plaçait de facto l’Allemagne aux côtés de la Russie et de la Chine et rappelait l’abstention de Berlin lors du vote il y a deux ans à l’ONU sur une intervention en Libye.

Angela Merkel a défendu sa signature tardive samedi soulignant que l’Allemagne avait eu raison de vouloir d’abord obtenir une position commune européenne. Mais on peut toutefois se demander si les réactions négatives après la non signature de l’Allemagne vendredi n’ont pas fait bougé Berlin. Une attitude d’autant plus étonnante que le texte américain ne mentionne pas une intervention militaire dont Angela Merkel ne veut pas, a fortiori à deux semaines des élections alors que ses électeurs y sont très hostiles.

La réserve allemande à l’égard d’interventions militaires extérieures n’empêche pas Berlin d’exporter massivement ses armements. Quant au rôle traditionnel de médiateur de la RFA entre Etats-Unis et Russie, il est actuellement au point mort alors qu’il serait plus que jamais nécessaire.

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