Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Ils étaient près de 200 devant la Maison Blanche brandissant des banderoles « Paix en Syrie » ou « Obama, bas les pattes en Syrie! ». Des slogans repris à travers tout le pays par un mélange de pacifistes à tout crin, d’isolationnistes qui disent que c’est aux Syriens de résoudre leur propres problèmes, d’humanistes qui veulent envoyer de l’aide au lieu de missiles, d'Américains d'origine syrienne qui craignent que des frappes ne fassent des victimes chez leur famille restée au pays.
Pour beaucoup, c’est la crainte de mettre le doigt dans un nouvel engrenage. « Pour moi, c’est fondamentalement la continuation de ce que nous avons fait en Irak, de ce que nous avons fait en Afghanistan et Dieu sait ce qui arrivera après », dit l’un d’entre eux.
Alors que se déroulent ces manifestations, l’administration Obama a rendu publique une série de vidéos de l’attaque chimique du 21 août, immédiatement diffusées par plusieurs chaînes de télévision, et qui avaient été visionnées auparavant par un petit groupe de sénateurs de la commission du renseignement.
Les images sont difficiles à regarder : enfants ou adultes frappés de convulsions, ou de tremblements, une mousse blanche à la commissure des lèvres, des rangées de corps morts. Bien que les images ne prouvent pas l’identité des responsables, la Maison Blanche pense qu’elles sont authentiques, et espère qu’elles contribueront à convaincre les Américains et leurs élus d’appuyer une réponse forte pour punir les auteurs de ce type d’attaque.