Avec notre envoyée spéciale, Anastasia Becchio
La photo de famille prise à la mi-journée devant la façade du palais néoclassique de Strelna, sous un beau ciel bleu, tranche avec le climat de division qui règne à Saint-Pétersbourg.
L’écart entre les positions des uns et des autres ne s’est pas comblé. Dans la matinée, juste avant de s’installer à leurs places pour la deuxième séance de travail consacrée à la croissance à l’emploi et à l’investissement, Barack Obama, François Hollande et Angela Merkel ont tenu un petit conciliabule, sous l’œil attentif du président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.
Les présidents français et américain se rencontrent en tête à tête dans l'après-midi, après le déjeuner de travail. Ils partagent des vues similaires sur le dossier, se déclarant prêts à intervenir militairement pour punir le régime de Bachar el-Assad, soupçonné d’avoir fait usage d’armes chimiques.
Lors de sa rencontre avec son homologue russe, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a appelé de ses vœux une position européenne commune sur la question syrienne, mais la plupart des membres de l’UE, à l’instar de l’Allemagne affichent la nécessité de trouver une solution politique et non militaire. Une position défendue avec vigueur par la Russie.
Menace de prolifération du conflit
Avec des déclarations de part et d’autre, qui témoignent du fait que la tension est loin d’être retombée. «Je pense que les Russes n'ont rien à apporter au débat aux Etats-Unis» sur la Syrie, a affirmé vendredi matin le conseiller adjoint de sécurité nationale américain, Ben Rhodes, lors d'une conférence de presse en marge du G20, précisant que le président républicain de la Chambre des représentants avait refusé de rencontrer une délégation de parlementaires russes qui s’apprêtaient à venir à Washington défendre le point de vue de Moscou.
La Russie de son côté met en garde contre les risques qu'impliqueraient des frappes sur des stocks de matériaux chimiques en Syrie et brandit la menace d'une prolifération dans toute la région. Autre élément qui n'est pas de nature à apaiser le climat : une source militaire russe citée par l'agence Interfax fait savoir qu'un nouveau navire de guerre russe va faire route vers les côtes syriennes, après avoir embarqué une « cargaison spéciale » en mer Noire.