Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
L’attentat visant le ministre de l'Intérieur égyptien porte la marque de la vendetta. C’est en effet le général Mohamed Ibrahim qui avait commandé la dispersion des sit-in des Frères musulmans le 14 août à Nahda et à Rabaa al-Adawiya qui avait fait des centaines de morts. La place Rabaa al-Adawiya est située non loin du lieu de l’attentat contre le ministre de l’Intérieur.
Les enquêteurs parlent d’un attentat « sophistiqué ». Ils ont évoqué la possibilité de la participation d’éléments étrangers à son élaboration ou à son exécution.
Escalade
Cette opération marque une escalade de la confrontation entre les partisans de l’ex-président Morsi et le pouvoir. C’est la première fois qu’un attentat d’une telle envergure a lieu au Caire depuis les années 1990. À cette époque, les affrontements entre les extrémistes musulmans et le pouvoir avaient fait près de 2 000 morts.
Malgré la condamnation de l’attentat par les Frères musulmans et leurs alliés de la Jamaa Islamiya, la plupart des partis laïcs accusent la confrérie d’être directement ou indirectement responsable de l’opération.