Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
La Chine ne veut pas se retrouver avec un scénario libyen en Syrie. L’évacuation de 36 000 Chinois travaillant en Libye au printemps 2011 est restée dans toutes les mémoires. « Les évènements actuels en Syrie ont des conséquences sur [notre] coopération économique. La Chine n’encourage pas ses entreprises à se rendre en Syrie », a ainsi déclaré jeudi 29 août Zhong Maning, patronne du département Asie de l'Ouest et des Affaires africaines au ministère chinois des Affaires étrangères.
Selon Fang Min, le responsable de la section consulaire de l’ambassade de Chine à Damas, il resterait aujourd’hui 46 ressortissants chinois en Syrie, dont les diplomates et les journalistes, et deux entreprises chinoises dans le domaine des télécommunications maintiennent encore quelques employés sur place. Toutes les autres ont quitté le pays. A commencer par la China National Petroleum Corporation (Sinopec) présente depuis 2002 et qui détenait jusqu’à 35 % de participation dans le pétrolier Syria Shell en 2010.
Même chose pour la China Petrochemical Corporation, pour la compagnie nationale du BTP Zhong Cai, ou encore pour une entreprise d’exportation de machines-outils de la province chinoise du Sichuan.
Mais la comparaison s’arrête là, car pour la Chine, en termes énergétiques et économiques, la Syrie n’est pas la Libye. « Les échanges commerciaux […] ne sont pas très importants, même si la situation continue de se dégrader il n’y aura pas de conséquence sur l’approvisionnement en pétrole de la Chine », a fait savoir Zhong Maning.