Avec notre correspondante à Bruxelles, Joanna Hostein
Les 28 ont décidé de suspendre immédiatement les exportations vers l’Egypte de tout matériel pouvant contribuer à la répression. Les armes légères et leurs munitions sont concernées, mais pas uniquement. Les européens envisagent également de revoir à la baisse leur assistance militaire, notamment sous forme de formations et de manœuvres militaires communes.
L’Europe a donc privilégié le levier militaire au levier économique, pour ne pas pénaliser encore davantage la population égyptienne. Mais l’effet d’une telle décision semble marginal. L’aide militaire annuelle des européens est en effet dix fois moins importante que celle des américains. La marge de manœuvre de l’Union européenne était faible. Personne, à Bruxelles, ne voulait mettre en péril les relations privilégiées avec les autorités égyptiennes. « Tout est dans la symbolique », explique-t-on à l’UE. L’Europe a organisé un Conseil ministériel extraordinaire, en pleine période estivale. Une semaine après le début des violences, on est prié de comprendre que ce n’est pas rien, pour la diplomatie européenne.
Fabius plaide pour maintenir « le dialogue »
A l'issue de cette réunion à Bruxelles, Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, a détaillé au micro de RFI la teneur de ces mesures. « Sur le plan économique, nous avons décidé de maintenir notre aide à la population égyptienne, parce que la population égyptienne souffre déjà énormément », a-t-il expliqué.
Par contre, « sur le plan militaire, il a été décidé - et c’est la position de la France - de suspendre toutes les livraisons d’armements qui pourraient avoir une utilisation interne, et de réexaminer la coopération ». Pour le ministre français, au-delà des mesures adoptées, « ce qui paraît essentiel, c’est à la fois la position européenne unanime qui a été prise, l’affirmation de nos principes, et en même temps la volonté de garder le dialogue avec la population égyptienne et ses représentants ».