Avec notre correspondante au Caire, Perrine Mouterde
Biceps musclés, une cicatrice sur le gauche et une grosse chevalière à la main, Ahmad Mostafa, 27 ans, vient de vendre une paire de lunettes de soleil dans sa boutique du centre-ville. Une fois la devanture baissée, il prendra la tête du comité populaire du quartier d’Abdine. Celui-ci a repris du service pour la première fois depuis février 2011.
« On s’organise, naturellement, on voit qui est présent dans le quartier, on se réunit. Parfois l’armée ou la police nous demande de protéger un endroit particulier. Dans le quartier, nous n’avons que des armes légères », explique Ahmad.
Vérification des identités
De l’entrée en vigueur du couvre-feu, jusqu’à 4 ou 5h du matin, une cinquantaine de jeunes surveillent les rues. « Bien sûr on arrête toute personne étrangère au quartier. Avec l’instabilité actuelle, on ne peut pas savoir qui est bon et qui est mauvais. On vérifie les papiers des gens et si on a des doutes sur quelqu’un, on l’emmène à la police militaire. S’il a fait quelque chose, ils le gardent, sinon ils le laissent partir », poursuit-il.
Dans la nuit de vendredi à samedi, Ahmad assure que des Frères musulmans sont venus jusqu’ici : « Ils sont venus dans le quartier pour essayer d’attaquer le gouvernorat du Caire et pour l’incendier. Des petits groupes sont venus par des petites rues du quartier, on en a arrêté un certain nombre, on les a laissés à la police. Il n’y a pas eu de violences, ils avaient peur d’être là. »