Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
L’attentat contre le fief du Hezbollah a été revendiqué par un groupe inconnu se réclamant des rebelles syriens. La « brigade d'Aïsha la mère des croyants », du nom de l’épouse favorite du prophète Mahomet vénérée par les sunnites, serait basée à Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie.
Une vidéo publiée sur YouTube montre un homme masqué entouré de deux hommes en armes et cagoulés aussi appelant les Libanais à rester à l’écart des régions du Hezbollah. « Hassan Nasrallah, nous t’envoyons notre deuxième puissant message, car tu ne comprends toujours pas », affirme l’homme cagoulé.
La classe politique libanaise a ignoré cette revendication, préférant pointer un doigt accusateur en direction d’Israël. Le président de la République Michel Sleimane a qualifié l’attentat d’« acte lâche », l’imputant à Israël qui tente de déstabiliser le Liban. Une position partagée par le chef druze Walid Joumblatt. Selon lui, cet attentat a été perpétré par Israël pour se venger du Hezbollah après sa défaite lors de la guerre de juillet 2006.
Encore sous le choc, le Liban observe ce vendredi une journée de deuil national. L’enquête a commencé et le chef de l’État a convoqué le conseil supérieur de Défense à une réunion d’urgence. Mais les Libanais n’y croient pas et attendent déjà le prochain attentat.