Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
L’enlèvement des deux pilotes de la Turkish Airlines a été revendiqué par un groupe chiite, jusque-là inconnu, qui se fait appeler « Les pèlerins de l’imam Reda ». Le rapt a eu lieu vendredi, à l’aube, sur la route de l’aéroport international de Beyrouth, dans une région à forte majorité chiite.
Quatre hommes armés ont arrêté un bus transportant neuf personnes. Un pilote et un copilote turc ont été emmenés et les autres passagers ont pu poursuivre leur chemin. Les milieux politiques et médiatiques libanais ont très vite établi un lien entre cet enlèvement et l’affaire des neuf Libanais détenus depuis mai 2012, par un groupe de rebelles syriens, non loin de la frontière turque.
Le langage de la force
Leurs ravisseurs réclament la libération de femmes détenues dans les prisons du régime syrien, en contrepartie de la remise en liberté des otages libanais. Damas a exécuté la première étape de l’accord, en libérant, fin juillet, une quarantaine de prisonnières. En revanche, les rebelles syriens n’ont fait aucun geste.
Les familles des détenus libanais font assumer à la Turquie la responsabilité de l’échec de cet échange. Le médiateur, mandaté par les proches des otages, cheikh Abbas Zougheib, a démenti tout lien avec l’enlèvement des deux pilotes turcs. Mais il a néanmoins appuyé cet acte. Selon lui, la Turquie ne comprend que le langage de la force.