Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
L’attentat à la voiture piégée dans la banlieue sud de Beyrouth a été condamné par l’ensemble de la classe politique libanaise. Tous y voient un acte de déstabilisation et une tentative de semer la discorde entre chiites et sunnites.
Les hommes politiques qui ont défilé sur les lieux de l’explosion ont invité les Libanais à la vigilance et à l’unité. Un vœu pieu dans un contexte de profondes divisions, autour de la crise syrienne. C’est d’ailleurs dans cette direction que les soupçons se tournent, bien que l’attentat n’ait pas encore été revendiqué.
La banlieue sud, le principal fief du Hezbollah, avait déjà été visée le 26 mai par deux roquettes et la plaine orientale de la Bekaa, autre bastion du parti d’Hassan Nasrallah, est régulièrement la cible de tirs en provenance de régions frontalières syriennes tenues par les rebelles. Ces mêmes rebelles avaient juré de faire payer au Hezbollah sa participation à la guerre aux côtés des troupes de Bachar el-Assad.
L’attentat de ce mardi intervient au premier jour du ramadan chez les chiites et la charge explosive était conçue pour faire beaucoup de victimes et de dégâts, avec 40 kg placés dans un quartier habituellement bondé. Mais le fait que la voiture piégée ait été placée dans un parking ouvert a permis d’éviter une véritable hécatombe.