Depuis que Washington a annoncé la fermeture de ses ambassades dans de nombreux pays - principalement musulmans - au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, les gouvernements qui lui ont emboîté le pas (parmi lesquels la France, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas ou encore l’Allemagne) n’ont fermé leur ambassade et évacué leur personnel - ou demandé à leurs ressortissants de partir - qu’au Yémen.
De fait, Sanaa affirmait mercredi avoir déjoué un vaste plan de sabotage et de prise d’otages d'étrangers prévu pour cette semaine par al-Qaïda. C’est aussi au Yémen que les Etats-Unis mènent leurs attaques de drones, qui se sont intensifiées ces derniers jours, avec pas moins de huit raids menés en moins de deux semaines, dont trois pour la seule journée de jeudi, tuant douze personnes.
« menaces spécifiques »
Aujourd'hui, c'est donc au tour du personnel non essentiel d'une ambassade au Pakistan d'être évacué. Et si un des représentants de Washington dans le pays affirme que ce geste n'est pas lié aux menaces qui ont amené les Etats-Unis à fermer leurs représentations diplomatiques ailleurs dans le monde, le Pakistan reste avec le Yémen le pays dans lequel les drones américains sont les plus actifs, visant régulièrement les talibans pakistanais dans les zones tribales du nord-ouest du pays, à la frontière avec l’Afghanistan.
Ce qui est plus surprenant, c’est que les « menaces spécifiques » dont parlent les Américains concernent leur représentation à Lahore, une ville épargnée ces dernières années par les attentats contrairement à Peshawar, Quetta ou encore Karachi.