Le général, qui avait été nommé par Mohamed Morsi lui-même, commence par justifier son renversement par le mécontentement du peuple. Morsi, dit-il, avait fini par servir son camp plutôt que tous les Egyptiens.
Aux Américains, le général al-Sissi a beaucoup de reproches à faire. Pour lui, Washington a tout simplement laissé tomber les Egyptiens et cela depuis le début des tensions.
Alors que les Frères musulmans font toujours face à la police dans la rue, al-Sissi pointe encore l’absence d’aide américaine pour résoudre la crise actuelle. Les Etats-Unis ont beaucoup de moyens pour faire pression sur les Frères musulmans, dit-il.
A la crainte américaine de voir l’armée disperser dans le sang les manifestations, al-Sissi répond : ce n’est pas l’armée qui interviendra pour vider les rues, c’est la tâche de la police.
Une crise de confiance est-elle en train de s’installer ?
Al-Sissi souligne enfin qu’il n’a reçu aucun appel de Barack Obama depuis plus d’un mois. A la décision américaine de retarder la livraison des avions de combat F-16, le général répond : ce n’est pas une façon de traiter une armée patriotique.
L'article est paru sur le site internet du Washington Post : Rare interview with Egyptian Gen. Abdel Fatah al-Sissi.
Le procès des Frères musulmans fixé au 25 août
Ce dimanche 4 août, la justice égyptienne a annoncé que le Guide suprême de la confrérie et son adjoint seront jugés à partir du 25 août pour incitation au meurtre lors des manifestations qui ont précédé le renversement de Mohamed Morsi.
Le procureur général a aussi demandé la mise en détention préventive de Rifaa el-Tahtaoui, ancien secrétaire général de la présidence Morsi pour incitation à la détention et à la torture de manifestants en 2012.