Avec notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul
Après le débat et le vote au sein du gouvernement, l’ambiance est plutôt morose et la coalition de Benyamin Netanyahu est divisée : 13 ministres ont voté en faveur de la libération des détenus palestiniens, 7 contre et 2 abstentions. C’est une victoire pour le Premier ministre israélien qui a prouvé qu’il était capable de faire adopter des décisions difficiles, mais l’opposition parle de capitulation, de décision immorale et aussi de conditions préalables au processus de paix, à l’encontre des promesses de Benyamin Netanyahu. Le parti du Foyer juif, à l’aile droite de la coalition gouvernementale, menace de quitter le gouvernement. Plusieurs de ses membres proposent aussi, pour éviter ce genre de situation à l’avenir, l’établissement de la peine de mort.
Scepticisme partagé par la presse
Dans la presse israélienne, un titre résume le sentiment général, celui du quotidien Yediot Aharonot : « Les assassins vont être libérés ». « On s’est joué de nous » proclame l’éditorialiste du journal, un commentateur parle de « décision diabolique », incompréhension pour un éditorialiste de Maariv « plutôt que de geler la construction dans les colonies de peuplement, Netanyahu cède face à la droite de son gouvernement et libère des meurtriers ». Un autre commentateur n’hésite pas à parler de trahison. Dans Haaretz un analyste déclare que finalement Benyamin Netanyahu « rencontre la réalité ». Plusieurs commentateurs eux estiment ce lundi matin que le prix est d’autant plus élevé que les chances de réussite de la négociation sont minimes. Et puis ce sentiment que l’on retrouve un peu partout : Israël fait de nouveau un geste, mais rien du côté palestinien.