La délicate position américaine face aux soubresauts en Egypte

Selon les autorités provisoires égyptiennes, Washington a manifesté sa «compréhension» face au renversement de Mohamed Morsi. Pour la première fois, mercredi 10 juillet, le département d'Etat américain a en effet qualifié de non démocratique le gouvernement du président déchu. Ces déclarations rendent encore plus floue la position de Washington face à l'évolution politique du pays.

Depuis plus de trente ans, Washington est lié à l'Egypte par un pacte sécuritaire qui prévoit une aide militaire d'1,3 milliard de dollars pour assurer la stabilité dans la région, notamment pour l'allié israélien.

La loi américaine prévoit une suspension de cette aide stratégique en cas de coup d'Etat militaire. L'expression a été évitée dans toutes les communications officielles américaines, et lundi dernier, Washington a dit vouloir prendre son temps pour qualifier la nature des évènements en Egypte.

Mercredi, le département d'Etat a fini par dire que le gouvernement de Mohamed Morsi n'était pas démocratique. Une position saluée par les autorités de transition égyptiennes. Mais les valses-hésitations américaines ont vivement affecté l'image des Etats-Unis en Egypte.

Pour les anti-Morsi, Washington a soutenu jusqu'au bout le président déchu. Les islamistes vont jusqu'à accuser Washington d'être intervenu directement pour soutenir un coup d'Etat. En somme, personne ne croit en la neutralité revendiquée par les Etats-Unis. Le journal égyptien al-Ahram résume le problème : Washington défend d'abord ses intérêts, autrement dit la stabilité dans la région.

Comme en écho, le porte-parole de la Maison Blanche expliquait mercredi : « Il n'est pas dans l'intérêt des Etats-Unis de faire des changements immédiats dans ses programmes d'aides ». Le même jour, alors que les tensions augmentent dans le Sinaï égyptien, des officiels américains annonçaient la livraison de quatre avions de combat à l'armée égyptienne.

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