Avec notre correspondante à Doha, Laxmi Lota
Il avait fallu un an et demi pour que le projet voie le jour. Il semble désormais mort-né. Les Etats-Unis avaient pourtant salué l'ouverture de ce bureau politique à Doha, et avaient annoncé une rencontre prochaine et historique avec les talibans.
Seulement voilà : 24 heures après cette inauguration dans une villa chic de la capitale qatarienne, Washington faisait déjà machine arrière. Pas de rencontre prévue, disaient finalement les Américains. L'émissaire des Etats-Unis pour l'Afghanistan se disait même « scandalisé » par la manière dont le bureau avait été ouvert.
Lors d'un déplacement au Qatar, le secrétaire d'Etat américain avait expliqué que les Etats-Unis n'étaient pas encore prêts à rencontrer des talibans. Le président afghan Hamid Karzaï avait lui aussi décidé de ne pas envoyer d'émissaire à Doha.
En cause : le nom choisi par les insurgés pour leur représentation, « Bureau politique de l'émirat islamique d'Afghanistan », soit l'appellation de leur régime lorsqu'ils étaient au pouvoir. Très vite, le Qatar avait nié ce nom et avait fait retirer la plaque dorée sur le bâtiment.
Depuis l'ouverture de ce bureau, personne n'était venu voir les talibans dans leur villa 59.