Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Encore une fois les salafistes du parti al-Nour ont empêché la nomination d’un Premier ministre en Egypte. Le porte-parole de la présidence avait à peine annoncé que les différents mouvements et partis politiques étaient parvenus à un accord sur le candidat au poste qu'al-Nour formulait son opposition. Ce lundi, la formation salafiste s'est même retirée des négociations suite aux tirs de l'armée contre une manifestation de soutien à l'ancien président Mohammed Morsi.
Social-démocrate et économiste
Le nom évoqué était celui de Ziad Bahaa el-Din du Parti démocrate égyptien. Bahaa el-Din, âgé de 48 ans, est un spécialiste en droit international des affaires, mais c'est aussi un politicien. Il avait été élu à la première Assemblée du peuple qui a succédé à la révolution contre Hosni Moubarak. Ziad Bahaa el-Din s'était déjà illustré du temps de l'ex-président en démissionnant du poste de directeur de l’Organisme général pour l’investissement afin de protester contre la corruption.
Il est considéré comme un expert de renommée internationale en matière de réforme économique. Si Ziad Bahaa el-Din est écarté comme l’avait été, avant lui, Mohamed el-Baradei, la présidence égyptienne risque de se retrouver à court de candidats, à moins de passer outre l’opposition des salafistes
Influence saoudienne
Les salafistes, qui avaient obtenu près de 25 % des suffrages aux élections législatives fin 2011, semblent donc peser de tout leur poids sur le choix du prochain chef du gouvernement. Selon Jean-Paul Burdy, professeur à Sciences Po Grenoble et spécialiste du Moyen-Orient, cela signifie aussi le retour de l'Arabie Saoudite sur l'échiquier égyptien.