Avec notre correspondante au Caire, Perrine Mouterde
Achraf Hader tient une petite station service, près de la gare Ramsès. Et il assure que depuis quelques jours, tout a changé : « Avant, je devais envoyer deux gars se battre chez les fournisseurs pour essayer d’être approvisionné, sans que cela marche forcément. Aujourd’hui, mes pompes sont pleines ! »
« A la minute où Mohamed Morsi est parti, l’essence est revenue »
Il y a une dizaine de jours, il fallait souvent attendre des heures pour faire le plein. Mais ces files d’attentes devant les stations-service se sont évanouies, comme par enchantement. C’est ce que confirme Saïd Anouar, un chauffeur de taxi : « Il n’y a plus de problème. A la minute où Mohamed Morsi est parti, l’essence est revenue. Il y avait tout le temps des coupures d’électricité, il n’y en a plus. Il n’y a plus de coupure d’eau. Tout revient à la normale. »
Le ministère du Commerce a confirmé que les pénuries de carburant avaient été presque totalement résorbées, en raison officiellement d’un retour de la confiance parmi les citoyens, qui auraient cessé de stocker du carburant.
Pénuries provoquées
Cette dernière semaine, la circulation a également été considérablement réduite dans la capitale. Mais pour beaucoup d’Egyptiens, l’explication est toute autre. « Les Frères musulmans voulaient provoquer des problèmes dans le pays, explique ainsi Amr Ramadan, qui tient une petite boutique du centre-ville. Si tout revient quand ils partent, quelle autre raison peut-il y avoir ? »
Les partisans du président déchu ont eux aussi leur théorie pour expliquer ce retour miraculeux de l’essence et de l’électricité : des membres de l’ancien régime auraient provoqué ces pénuries pour faire monter le mécontentement à l’encontre du pouvoir.