C'est une image au fort pouvoir symbolique : en associant le représentant choisi par l'opposition et deux hauts responsables religieux à son annonce de la destitution de Mohamed Morsi, le chef du conseil suprême des forces armées veut se présenter en rassembleur.
« Nous ne sommes pas intéressés par le pouvoir mais par le seul intérêt du peuple », a déclaré le général al-Sissi, avant d'annoncer qu'il confiait la responsabilité du gouvernement de transition à un civil, le président de la Cour suprême constitutionnelle.
L'armée, institution incontournable en Egypte, a joué un rôle central dans l'éviction du président élu, mais elle se positionne en arbitre et dit vouloir rassembler toutes les composantes de la société. Le général al-Sissi entend ainsi redorer l'image des militaires, ternie par la période de transition entre la chute d'Hosni Moubarak et l'élection de Mohamed Morsi.
Aujourd'hui déterminée à tirer les ficelles depuis les coulisses plutôt qu'à s'exposer, l'armée prévient cependant : elle s'opposera fermement à toute déstabilisation de l'ordre. Un ordre indispensable à la bonne tenue de ses affaires, car les militaires ont des intérêts majeurs dans l'économie du pays.