Les Etats-Unis semblent soutenir un régime détesté par une grande partie de sa population. Dimanche 30 juin, 17 millions d’Egyptiens étaient dans la rue pour réclamer le départ de Mohamed Morsi.
En 2012, avec l’arrivée au pouvoir des Frères musulmans, les Américains avaient certes émis des réserves, mais Washington avait très vite été rassuré. Mohamed Morsi n’avait pas remis en cause le traité de paix avec Israël, puis il avait joué un rôle crucial lors de l’opération militaire israélienne contre Gaza. Et obtenu un cessez-le-feu rapide. A cette occasion, le président égyptien était apparu comme un partenaire fiable.
Aujourd’hui, les Américains commettent peut-être une erreur de jugement, mais pour eux, la révolution égyptienne est une affaire classée. Vu de Washington, le régime des Frères musulmans est légitime. Il a remporté les législatives et la présidentielle. La confrérie a également validé son projet de Constitution à travers un référendum.
L’opinion égyptienne reproche désormais cette position aux Etats-Unis. Pour elle, l’administration Obama se soucie très peu des revendications populaires et pense que ce qui compte pour les Américains, ce sont leurs propres intérêts dans la région.