Qatar: le nouvel émir, un espoir de libération pour le poète Mohammed al-Ajami ?

Cheikh Tamim, devenu mardi 25 juin le plus jeune souverain du Golfe, va-t-il libérer Mohammed al-Ajami ? C'est l'une des questions soulevées par l'accession au trône d'un nouvel émir. Le poète a été condamné en 2011 à 15 ans de prison ferme pour avoir écrit un texte considéré comme insultant à l'égard de la dynastie qatarienne. Il s'agit du seul prisonnier politique de l'émirat et le dossier est devenu très encombrant pour un pays qui se veut le champion du « printemps arabe ».

Dans le texte, diffusé par ses admirateurs sur internet, et qui a valu à Mohammed al-Ajami une condamnation à la prison ferme, la diatribe, parfois virulente, critique le pouvoir souverain de la famille al-Thani, ce que les autorités n'ont pas supporté.

« C'est un poète qatarien et à ce titre, il est considéré comme faisant partie intégrante du régime, explique Ali al-Hattab, l'un des représentants à l'étranger du dissident qatarien.  Dans la culture des pays du Golfe, le poète est censé faire les louanges du souverain, pas le critiquer. C'est pour cela qu'ils se sont sentis offensés. Car il parlait de liberté, d'élections populaires. Ça les a fâchés, et ils l'ont mis en prison ! »

Vers une amnistie ?

Le poète a été incarcéré en novembre 2011. Pour le Qatar, l'affaire est devenue d'autant plus embarrassante que l'émirat se pose en champion des peuples arabes, luttant pour leur liberté.

« De nombreux militants des droits de l'homme, de nombreuses personnalités, de nombreux pays ont parlé de cette affaire, et ça, ça gène les autorités, souligne Ali al-Hattab. Donc je pense que le Qatar a la possibilité de faire retomber la pression, et d'améliorer son image à l'étranger. »

Les proches du poète espèrent à présent un geste du nouvel émir du Qatar. Et lui demandent d'amnistier sans attendre celui qui est devenu l'unique prisonnier de conscience de l'émirat.

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