Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
La décision de la cour correctionnelle est un camouflet aux Frères musulmans qui ont toujours soutenu que le président, à l’époque haut responsable de la Confrérie, n’avait pas été emprisonné et ne s’était donc pas enfui de prison au début de la révolution contre le président Moubarak.
Une évasion qui, aux yeux de la loi, constitue un crime qui prive celui qui l’a perpétré de ses droits civiques et politiques. Pour l’opposition, Mohamed Morsi n’avait donc pas le droit de se présenter aux élections présidentielles, puisqu’il n’a pas été gracié par le Conseil suprême des forces armées, contrairement à d’autres islamistes.
Un jugement dont l’opposition va se servir pour étayer son appel à la tenue d’élections présidentielles anticipées. Un jugement que la Confrérie a tenté de reporter par tous les artifices juridiques au-delà du 30 juin. Une date où l’opposition prévoit une manifestation gigantesque pour exiger le départ du président « Morsi-Moubarak », comme elle le surnomme.
La décision de la cour d’Ismaïlia a été accueillie par des manifestations de joie de la part de militants de l’opposition au pouvoir des Frères musulmans, dont est issu le président Morsi. Un président dont ils ont réclamé le départ immédiat.