Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Le porte-parole de la diplomatie russe s'est gardé de prononcer le mot veto, tout en expliquant qu’il était indispensable, aux yeux de Moscou, de ne pas répéter le scénario libyen. En s’abstenant lors du vote d’une résolution au Conseil de sécurité de l’ONU en 2011 sur la Lybie, la Russie, dont Dmitri Medvedev était alors le président, avait, de fait, autorisé les puissances occidentales à instaurer une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye, ouvrant la voie aux bombardements de positions militaires de Mouammar Kadhafi.
Discussions diplomatiques
« Nous ne voulons pas que cela se répète dans le cas du conflit syrien. Je pense qu'en principe nous ne permettrons pas ce scénario », a dit Alexandre Loukachevitch.
La Russie observe avec inquiétude les manœuvres conjointes menées par les armées jordanienne et américaine en Jordanie. La diplomatie russe y voit « une violation directe du droit international ».
Moscou, qui n’est pas prête à renoncer à ses livraisons d’armes au régime de Bachar el-Assad, répète que la seule solution au problème syrien réside dans les discussions diplomatiques. Toutes les autres pistes sont « contreproductives », affirme Alexandre Loukachevitch, tout en appelant les « partenaires occidentaux » à faire « leur part du travail », c'est-à-dire convaincre l’opposition d’accepter de discuter avec le régime. « Sans cela, précise le diplomate, les perspectives de convoquer une conférence internationale sur la Syrie nous semblent irréalisables ».