C’est la première fois depuis le retrait des forces d’occupation soviétiques en 1989 qu’un gouvernement afghan aura le contrôle de la sécurité sur son territoire. Le passage de relais, qui a débuté en 2011, se termine aujourd’hui avec les provinces où l’implantation des talibans est la plus forte. Et la nouvelle démonstration de violence des talibans ce mardi 18 juin au matin vient rappeler que le retour à la paix n’est pas gagné.
Soutien et formation
Concrètement, il reste un peu moins de 100 000 soldats de l’Otan dans le pays. Jusqu’à leur retrait, fin 2014, ils n’auront désormais plus qu’un rôle de soutien et de formation des forces afghanes. Ces dernières sont au nombre d’environ 350 000. Elles sont réparties pour moitié entre une armée déjà formée et une police qui l’est nettement moins. Elles font face à quelque 20 000 talibans qui ont regagné du terrain ces dernières années, et à un nombre croissant de groupes armés autonomes.
Le manque d'équipement des forces gouvernementales, les nombreuses défections, les problèmes de corruption font douter beaucoup d'observateurs de la capacité des Afghans à assurer seuls l'ordre dans le pays. Mais ce transfert est essentiel. Pour le Haut conseil de la paix mis en place par Hamid Karzaï, la présence de troupes étrangères sur le sol national est l'un des principaux arguments des talibans pour recruter des combattants.
Lors de la cérémonie, le président afghan a d'ailleurs annoncé l’ouverture de négociations avec les talibans. Une délégation du Haut conseil pour la paix se rendra prochainement au Qatar, où les talibans ont une représentation, pour entamer ces discussions.