Avec notre envoyée spéciale à Téhéran, Murielle Paradon
Dans la mosquée Hazrate Amir, les électeurs remplissent leur bulletin sur un coin de table, il n’y a pas d’isoloir dans les bureaux de vote en Iran. Ils sont venus nombreux dès les premières heures de la matinée. Dans la queue réservée aux femmes, Zeinab, étudiante en droit, a choisi son candidat : « Je choisis quelqu’un qui pourra régler les problèmes économiques, liés aux sanctions sur le nucléaire. »
Du côté des hommes, Ahmad attend de pouvoir glisser son bulletin dans l’urne. Il veut adresser un message aux Occidentaux : « Je sais qu’on a beaucoup de problèmes économiques et politiques, on ne les nie pas surtout devant des étrangers mais on est venu pour prendre en main notre destin . Il y a beaucoup de propagande contre nous mais on est venu pour dire qu’on aime notre guide et notre révolution. »
Le risque abstentionniste
Mais il existe aussi des abstentionnistes comme cet homme qui refuse par son vote de cautionner le régime : «Je ne voterai pas parce que les autorités ont dit que chaque vote conforterait la République islamique, et donc je montre de cette façon mon opposition. Beaucoup de choses doivent changer. Par exemple ce qui concerne la question nucléaire. Ça ne me regarde pas cette question. Moi je suis un retraité avec une petite pension. Et je suis en train de payer les conséquences de leur politique avec les sanctions, la hausse des prix, les privations. Pourquoi dois-je subir ça ? Ça ne me regarde pas. Vous voulez accéder à la technologie nucléaire ? ça ne me regarde pas. Mais votre démarche a fait que ma vie a été touchée. Moi je n’approuve pas tout ça. Tous les gens que je connais, mon entourage, mes anciens collègues... Je parle avec plein de gens. Personne ne veut aller voter. »
Le Guide suprême l’ayatollah Khamenei a appelé ce matin les électeurs à voter massivement pour l’avenir du pays. La participation sera aussi un test pour lui.