La participation du Hezbollah au conflit syrien déchire le Liban

Au Liban, la participation du Hezbollah au conflit syrien déchire le pays. La campagne contre le parti d’Hassan Nasrallah est repartie de plus belle. On parle maintenant de « milice qui travaille pour le compte de l’étranger ». On exige aussi son retrait de Syrie.

Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh

Pour les ennemis du Hezbollah, la participation de l’organisation à la guerre en Syrie aux côtés de l’armée régulière est la goutte qui a fait déborder le vase. La campagne contre le parti de Hassan Nasrallah a repris de plus belle et ses détracteurs ont placé la barre très haut cette fois. Selon eux, le Hezbollah n’est plus une résistance contre Israël mais une milice qui combat à l’extérieur des frontières pour le compte d’Etats étrangers.

Parti irresponsable ?

Dans le meilleur des cas, le parti est accusé d’être irresponsable, d’entraîner le Liban dans le conflit syrien et de provoquer une discorde entre sunnites et chiites. D’un autre côté, dans le pire des cas, sa loyauté envers le Liban est remise en question. Des voix s’élèvent donc pour exiger son retrait de Syrie, son isolement de la scène politique libanaise et son exclusion du prochain gouvernement.

Mais ces vœux ont peu de chances d’être exaucés dans le cadre des rapports de force actuels. S’il a beaucoup d’ennemis, le Hezbollah a aussi de nombreux amis dans la classe politique libanaise. Il reste un parti puissant et populaire chez les chiites et dispose de partisans dans les autres communautés. Son isolement risque de provoquer une crise politique majeure et le chef druze Walid Joumblatt, qui ne le porte pas dans son cœur, en est parfaitement conscient. C’est pour cela qu’il plaide pour l’intégration du Hezbollah dans le prochain gouvernement.

Partager :