Avec notre correspondante à Amman, Angélique Férat
Ils arrivent sans argent, et les associations et ONG mettent plusieurs mois à leur donner une assistance financière. Un tiers de ces familles sont tenues par des femmes seules.
Oum Nour a 43 ans. Elle est sans argent, elle a trouvé à se loger dans un abri de jardin. Elle se demande comment les tôles ondulées vont résister l’hiver prochain. Elle devra payer 125 euros pour cette pièce unique. « Je suis allée dans les associations d’aide, dit-elle, on m’a donné des vêtements et quelques instruments de cuisine, mais rien à manger. Ce sont mes voisins qui me nourrissent, moi et mes filles ».
Dans une autre rue de Mafraq, au nord de la Jordanie, une famille avec six enfants vit dans un espace commercial avec pour seule ouverture un rideau de fer. « C’est ce que j’ai trouvé de moins cher, dit le père, fataliste. Je n’ai pas d’argent et ici les ONG sont débordées ».
Dans le camp de Zaatari, où 150 000 personnes cohabitent, l’ambiance est tendue. En cause, la qualité de l’eau, le manque de nourriture. Pas de viande dans le colis bimensuel, juste quelques boites de thon, de la pâte de pois chiche, du riz et des lentilles. Alors, pour pouvoir acheter des fruits des légumes, certaines familles vont jusqu’ a vendre la tente qui leur sert de toit. Elles vendent leur matelas, leur couverture. « Les gens ici dans le camp ont besoin d’argent, dit une réfugiée, on reçoit des lentilles et du riz mais on a besoin de légumes, de fruits et c’est cher ; un kilo de tomates c‘ est 100 livres syriennes. On doit aussi acheter des vêtements ». Les différentes ONG donnent toutes les mêmes chiffres, elles ne peuvent aider que 10 à 20 % des familles qui devraient l’être.