Avec notre correspondante à Beyrouth, Laure Stephan
Abir se promène dans une rue commerçante de la banlieue sud de Beyrouth. Face aux menaces des rebelles syriens, elle refuse de céder à la peur : « On est habitués, on n'a pas peur ! Israël nous a bombardés en 2006. On a eu trente ans de guerre civile et d'instabilité. Ces jours-ci, je n'ai pas vu ici de check-point du Hezbollah comme l'ont dit des médias, mais les jeunes des partis chiites surveillent les rues pour nous protéger des voitures piégées, c'est tout ».
Les attentats, le scénario redouté
Des attentats, c'est le scénario redouté par les habitants. Dans sa boutique de vêtements, Ali se plaint, il n’y pas un client à cause des tensions, malgré la vigilance des commerçants. « Dans cette rue commerçante, dès qu'une voiture suspecte s'approche, on demande, où allez-vous, d'où venez-vous ? Tout le monde doit garantir la sécurité. On garde un œil sur chaque nouveau venu ».
Comme Ali, Ahmad s'est réjoui de la prise de Qousseir par l'armée syrienne et le Hezbollah. Mais il redoute désormais des violences sectaires. « Tout le monde le dit, la guerre en Syrie devient un affrontement entre sunnites et chiites à un niveau régional. Si les régions chiites du Liban sont menacées, c'est parce que le Hezbollah combat aux côtés de l'armée syrienne. Mais ce n'est pas confessionnel, le parti veut protéger le Liban et empêcher l'arrivée de jihadistes ».
C’est effectivement là, la version officielle du Hezbollah. Une version que nul ne contredit dans les rues de la banlieue sud de la capitale libanaise.