Avec notre correspondante à Amman, Angélique Ferrat
Sur le terrain, l'Armée libre de Syrie était encore divisée il y a peu de temps. Certaines milices étaient armées, d’autres pas. Les milices islamistes refusaient toute collaboration. Khahal, un ancien militaire déserteur originaire de Deraa, est retourné il y a quelques semaines en Syrie. Il voulait unifier le commandement pour renforcer l’armée libre au Sud. Il a réussi. Il y a aujourd’hui une seule salle d’opération, un seul commandement et une distribution centralisée des armes.
La moitié sud de Deraa est contrôlée par les rebelles ; la moitié nord par le régime. Pour l'ancien militaire, la situation est complexe. « La situation ? Nous ne pouvons lancer une offensive parce que nous sommes trop faibles, nous n'avons pas assez d’armes. Nous avons les hommes mais nous n’avons pas le matériel pour prendre l’initiative », analyse-t-il.
Obtenir des armes et de l'aide
Khahal souhaite évidemment obtenir des armes. « Le régime va tout faire pour garder le Sud et protéger Damas », explique-t-il. Il balaye la question des milices islamistes, en admettant : « oui il y en a, mais ce n’est pas un problème ». Selon lui, elles combattent comme les autres, mais l’Occident utilise la peur des islamistes pour ne pas les aider.
Les Jordaniens et les Américains rêvent de créer une zone tampon entre la frontière de 370 kms et la capitale syrienne Damas, pour éloigner les combats et ralentir le flux des refugiés.« Ils vont devoir nous aider pour ça », conclut le nouveau commandant de l'Armée syrienne libre du Sud.