L'ancien ambassadeur de France à Kaboul critique le calendrier de la transition

Bernard Bajolet quitte son poste d'ambassadeur de France à Kaboul pour prendre la tête de la DGSE, la Direction Générale de la Sécurité Extérieure. Lors de son discours d'adieu mardi dernier, il a délivré un message très critique sur le calendrier de transition politique et militaire en Afghanistan. Retour sur les principaux points abordés par le diplomate.

Le futur chef des services secrets français a dressé un tableau assez sombre des réalités sur le terrain, en Afghanistan. Des propos en contradiction totale avec ceux tenus récemment par le chef de l'Otan, le général Dunford, qui faisait état de progrès incontestables en matière de sécurité et de stabilité. Pour Bernard Bajolet, le constat est bien plus sévère à l'approche du retrait programmé des forces internationales.

Kaboul se heurte à toute une série de défis presque impossibles à relever, estime le diplomate. Dont deux obstacles majeurs à la stabilité : les problèmes de drogues et de corruption endémique.

Bernard Bajolet remet aussi en question le bilan la communauté internationale en Afghanistan et s'interroge sur la précipitation des événements, dans un pays encore extrêmement instable. « Des élections, un nouveau président, une transition économique et militaire, tout cela doit avoir lieu en 2014 alors que le processus de paix n'a pas encore vraiment débuté », explique-t-il.

Bernard Bajolet a aussi tenu à rappeler qu'al-Qaïda a été sérieusement affaibli, mais selon lui, moins par la présence militaire de l'Isaf en Afghanistan, que par les pertes qui lui ont été infligées au Pakistan, notamment avec l'élimination de Ben Laden en mai 2011.

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